« Isolée, sans reconnaissance, j’aspire à une renaissance » Photo Myriam Cossin

Depuis le mois de janvier je participe aux séminaires « Une clinique philosophique du burn-out des soignants » présentés régulièrement par Valérie Gateau, chercheuse à la chaire de philosophie à l’hôpital. Je tiens à vous faire part d’éléments essentiels et les améliorations que l’art-thérapeute peut apporter dans une situation de burn out.

L’accélération du temps concerne tout les métiers, c’est une temporalité nouvelle et problématique. Elle a des conséquences individuelles, sociales et politiques. C’est une course sans fin, sans repos, il n’y a plus de temps entre les missions a effectuer. Le plaisir du bien-faire est perdu. Tout cela affecte l’identité, et complique la perception du travail sur le long terme. Il est difficile d’avoir une continuité de valeur de soi. La culture du métier se perd. Les compétences de l’individu travailleur s’effritent et donne le sentiment « de mal travailler ». Ces pathologies du temps génèrent « une rupture du soi » écrit Sennett, perturbant les qualités relationnelles.

Vivre n’est rien d’autre qu’avoir du temps, et le travailleur « essentiel » souffre de s’en sentir dépossédé. Celui qui souffre ne peut ni reculer, ni avancer: ll stagne. La souffrance contraint à un présent douloureux. Les nouvelles organisations du travail sont dépolitisées, telle une accélération « naturelle ». Si tout va vite, « c’est comme ça », cela devient normal.

Le contrôle du temps est gérer par l’emploi du temps qui vient des communautés ecclésiastiques pour ne plus gaspiller de temps, car il est mal vu d’être oisif.

Le burn out est sociétal et non individuel. La souffrance peut permettre de passer du malheur individuel à une résistance collective.

Que faire pour en parler et retisser du commun? L’art-thérapeute ouvre des lieux, des espaces où l’expression et la narration ont toute leur place, en petit groupe ou en individuel. Je propose aux soignants touchés par le burn out de manipuler des papiers, des objets, du tissu ou de la peinture, de jouer avec les couleurs, les formes, les mots afin de leur offrir une possibilité d’expression et retrouver de la reconnaissance, un esprit d’équipe, de la motivation, pour lutter contre une détresse psychique, pour sortir du stress et de l’isolement. Pour relier des vies personnelles et professionelles.

C’est un outil de développement personnel utilisant une pratique créative : collage, graphisme, photo, poésie, écriture, ou des petites installations avec les objets du quotidien, sans exigence esthétique, ni jugement.

Je propose plusieurs thèmes de séance art-thérapeutique : « Sortir du cadre », « Vouloir inventer son temps », « Vider son sac », « D’un mythe à mon histoire », « D’un voyage à l’autre », ainsi que des séances au cœur du musée (à définir suivant les besoins)

Loin d’être une simple stimulation de l’abstraction intellectuelle, la pratique créative nécessite aussi de questionner son corps et de renouer avec lui afin de donner vie à ses idées.

Les soignants ont besoin de se ressourcer. L’art est un espace qui est là pour cela et permet de soigner sa singularité afin d’être dans sa voie.

L’art-thérapie est complémentaire à un traitement médical et ne le remplace jamais.  

L’art à une incidence positive sur le bien-être et la santé mentale.

« Agir pour se libérer » John Dewey.

Au plaisir de construire un projet ensemble, pour redonner du souffle aux personnels soignants.

Catégories : Infos

Myriam Cossin

Conseils en orientation, en évolution et en insertion professionnelle. Premier secours en santé mentale. Art-thérapeute certifiée.

0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *